Présenter ses vœux est une très vieille tradition. En effet, les romains rendaient honneur au dieu Janus, dieu des commencements et des fins, des choix, du passage et des portes, qui était représenté sous les traits d’un homme à deux faces, l’une dirigée vers le passé et l’autre vers l’avenir. En 46 av JC, Jules César a aboli l’ancien calendrier romain républicain pour fixer le 1er de l’an en janvier.
C’est pourquoi, Janvier est la période de transition à laquelle il est de coutume de faire le bilan de l’année écoulée et d’annoncer ce qui est prévu pour l’année qui débute. Je vais me plier à cet exercice. J’évoquerai quelques sujets de manière lacunaire, sans quoi la soirée s’éterniserait et ce n’est pas le but. Que les agents chargés de dossiers qui ne seront pas évoqués ce soir m’en excusent.
Depuis 2021, vous et moi travaillons à rétablir la situation financière de la communauté de communes. Des choix ont dû être faits et des décisions difficiles ont été prises. Vous m’avez fait confiance et je peux vous dire que malgré la suppression de la taxe d’habitation, la suppression de la CVAE, la diminution significative des bases fiscales, l’augmentation sans commune mesure des tarifs des énergies et la revalorisation du poids d’indice impactant la masse salariale, nous avons réussi dans l’ensemble à rééquilibrer les budgets ; celui de l’assainissement étant le plus compliqué à redresser. Les résultats, qu’il faut encore consolidé, sont là et augurent des années meilleures, prometteuses et propices à réalisation de nouveaux projets.
C’est une grande satisfaction.
Ces efforts se sont traduits rapidement par le lancement de travaux qui ne pouvaient attendre comme l’achèvement de la réfection de la toiture du bâtiment Rega, dont nous sommes propriétaire pour un coût total de 450 000 TTC pour 6100 m2. En contrepartie, le locataire a pris à sa charge la remise aux normes électrique et la reprise en partie des sols.
Ayant la volonté politique de soutenir les entreprises du secteur, nous nous sommes engagés dans le dispositif d’Etat – Territoires d’industrie sous l’impulsion de Mme la Sous-Préfète. Soyez-en remerciés sincèrement. La candidature conjointe des deux CC – Bruyères et Gerardmer et de la communauté d’agglo de SDVV sous le nom de territoire d’industrie des vallées de Bruyères, Gerardmer et Saint-Dié des Vosges fut retenue en octobre dernier. Des orientations stratégiques ont été définies et seront mises en œuvre grâce à un soutien financier substantiel de l’Etat en partenariat avec les industriels locaux et reconnus, à savoir M. De Montclos, PDG de Garnier Thiébaut, Mme Etienne, représentante de Numalliance et enfin M. Gaiffe pour la scierie éponyme. Ce dispositif permettra de valoriser le tissu économique de nos territoires, de soutenir les entreprises et de pérenniser les emplois à terme dans les vallées vosgiennes.
De même, comme vous le savez, la zone d’activités de Laveline-devant-Bruyères, après 10 ans de reconversion, n’a plus de terrains à la vente. Toutes les parcelles ont été acquises ou sont en passe de l’être. A moyen terme, avec l’arrivée de BBDistrib dans 3 années environ, plus d’une 100aine d’emplois y sera concentrée. Belle promesse !
D’ailleurs, dans le cadre de la semaine de la ruralité, le Président Vannson nous a fait l’honneur de venir visiter ce site et a pu apprécier le dynamisme des entreprises installées et en cours d’implantation. Que du positif ! Merci aux conseillers départementaux d’avoir initié cette visite.
L’économie liée au tourisme existe et prend de l’ampleur chaque année puisque une augmentation de la fréquentation touristique a été enregistrée. Une tendance au tourisme familial à la recherche de calme et de nature a été notée avec des séjours plus longs. Une montée en gamme des hébergements a été enregistrée. La CC soutient l’office en développant des actions communes telles que des animations ou l’ouverture de la boucle n°16 qui permet aux VTTistes de sillonner nos communes de manière interactive. Je remercie l’équipe de l’office du tourisme qui est toujours volontaire et dynamique.
Pour valoriser nos vallées, il est impérieux de proposer des alternatives aux déplacements routiers. En effet, le trafic automobile et poids-lourds gênèrent d’importantes nuisances et posent des problèmes de sécurité aux riverains et usagers de la route.
Avec l’appui et l’implication du député Valence, le projet de voie à mobilité douce reliant Bruyères à Gerardmer a fait l’objet de plusieurs réunions. Tel un serpent de mer, l’utilisation de l’emprise de l’ancienne voie ferrée à des fins de voie verte a fait couler beaucoup d’encre. Afin d’afficher les attentions politiques, les deux interco concernées, Bruyères et Gerardmer ont délibéré en faveur de ce projet. D’un commun accord, le PETR du pays de la Déodatie est chargé de préparer le cahier des charges pour recruter un bureau d’études pour mener l’étude de faisabilité, étape incontournable pour cadrer le projet en soi. Mais, nous aurons l’occasion d’en reparler au moment venu.
Au niveau de la compétence protection et mise en valeur de l’environnement, de nombreuses actions en direction des scolaires ont été mises en œuvre en 2023 et continueront à l’être en 2024. Actions qui sont essentielles à mes yeux, si nous voulons former les futures générations à relever ce défi.
Tout d’abord, dans le cadre de projets pédagogiques bien identifiés, plusieurs classes ont reçus du matériel adapté. Par exemple, l’achat de microscopes, de livres, d’épuisettes ou d’outils de jardinage permettra de sensibiliser les élèves au vivant et à la protection de leur environnement ; c’est une petite aide qui peut avoir des conséquences non négligeables.
La CC de Bruyères Vallons des Vosges a été la 1ère collectivité à avoir organisé la rentrée du climat à destination des élèves du secondaire. Plusieurs établissements ont répondu présents : collège Charlemagne, lycée Jean Lurçat, établissement Jeanne d’Arc et le CFR de Gugnécourt. Accompagné par l’association ETCTERA, l’objectif, à court terme, était de constituer la fresque du climat. A moyen terme, le but était de trouver des éco-délégués parmi les jeunes pour qu’ils puissent prendre le relai et sensibiliser leurs camarades aux enjeux climatiques. Cette demi-journée fut une belle réussite et a reçu l’adhésion des professeurs et responsables d’établissements.
Dans le cadre de la CTG et la mise en place de groupes de réflexions participatifs, les GRES, il a été constaté que peu d’activité était proposé aux jeunes pré-ado et ado. L’idée de créer une école du sport à germer. Il s’agit de constituer un groupe de jeunes ado pour les amener à devenir responsable tant sur le plan environnemental qu’au niveau du bien vivre en société, en leur inculquant des valeurs fondamentales tout en exerçant une activité sportive. Une phase test est en cours. Si le bilan est positif, cette école sera généralisée sur le territoire.
Par ailleurs, un travail conséquent a été réalisé en 2023 sur la trame noire. En découle une charte d’engagement à plusieurs niveaux. Il est proposé à chacune des communes membres d’y adhérer. Les documents vous ont été adressés. Je remercie Justine RENAUD, stagiaire de fin d’études, pour son très bon travail. Sur ce point là encore, notre CC est la seule à être allé aussi loin sur le sujet ! Découle également de la trame noire, une action expérimentale en faveur de la protection des amphibiens avec la mise en place de crapaudromes à Pierrepont sur l’Arentèle ce printemps.
Toutes ces actions de protection et mise en valeur du patrimoine naturel ont été récompensées par la remise à la CC du prix Territoire Engagé pour la Nature en octobre lors du festival de la photographie animalière au lac du Der. Reconnaissance du travail accompli, cela fait plaisir.
Autre projet important, celui de requalification de la friche de Beauménil. Les enjeux liés à la sécurité des personnes et à l’environnement sont très forts. En effet, située en zone inondable, cette ancienne usine, actuellement aux mains d’un liquidateur judiciaire a été traitée en 2022 par l’ADEME pour 1 million (opération principalement de désamiantage). Mais, pour autant, ce bâtiment fait l’objet vandalisme et représente un danger de sécurité publique et il a fort probable que des produits très toxiques aient été enfouis en pleine terre, polluants les sols avec un risque avéré à terme de contaminer les eaux de la Vologne. Pour répondre à nouvel appel à projet de l’ADEME, il est nécessaire de réaliser des études complémentaires en partenariat avec le syndicat mixte Moselle Amont que nous avons sollicité. Les délais sont contraints et ce dernier peine à nous répondre. Alors que tous les feux sont au vert puisque tous les partenaires institutionnels sont partis prenantes. Il serait dommage de manquer cette opportunité permettant de requalifier dignement ce site, qui, au vu des problématiques soulevées, doit être une priorité.
Autre domaine d’intervention, la voirie intercommunale. Seule CC à assumer cette compétence avec un réseau de 74 km. Bien que coûteuse, cette compétence ne peut être laissée de côté – il en va de la sécurité de ses usagers ! Depuis deux bonnes années, le redressement des finances a permis de relancer la réfection lourde de portions de voirie fortement dégradées. Après Herpelmont-Laveline du Houx, Le Roulier-Charmois-devant-Bruyères, a été reprise la VI 10 Fays-Bruyères qui a fait l’objet d’une réfection totale pour 261 912 EUROS TTC dont 20 % pris par CD en intégrant un dévoiement à hauteur de la ferme TACCA. Elle a été ouverte en octobre dernier. Grâce aux prix, qui furent inférieurs aux estimations, a été lancée par anticipation la réfection de la QVI 49 reliant Laveline du Houx à Tendon et VI 25 à La Neuveville devant Bruyères pour un montant de 99 900 TTC. Pour 2024, d’autres voies seront traitées à savoir : VI 40 : Cheniménil / Jarménil (réfection d’un ouvrage d’art uniquement), VI 25 : Le Boulay/La Neuveville devant Lépanges et la VI 7 : Fays/Lépanges-sur-Vologne pour un coût total de 206 000 euros HT.
En tant que gestionnaire de voirie, l’entretien et le curage des fossés incombent à la CC, contrairement à l’élagage des bords de route. Pour pallier aux problèmes récurrents, il a été décidé de passer une convention avec les communes volontaires dans un premier temps. Car, élaguer les arbres en bord de voie permet de limiter l’humidité qui à long terme désagrège les bords de route. Si cet essai est concluant, ce dispositif sera généralisé à toutes les communes.
En termes d’assainissement collectif, les lourds investissements réalisés depuis plusieurs années ont eu raisons des finances. En effet, les redevances perçues ne suffisent plus à équilibrer le budget, bien que les partenaires tels que l’Agence de l’eau, l’Etat et le CD participent financièrement de manière conséquente. Face à ce constat et le programme d’actions étalés sur 24 ans, il a été nécessaire de signer une convention d’engagement avec les services de la Préfecture et de la DDFiP pour réaliser une pause de deux ans et établir un nouveau phasage. Cet arrêt des investissements avait pour objectif de donner un certain souffle pour reconstituer une capacité d’investissement. Nous allons arriver au terme de ces deux années. Le résultat est mitigé, car durant ces deux années, il a fallu tout de même engager des travaux d’entretien car les équipements vieillissent. De plus, il a été nécessaire d’engager des travaux complémentaires pour faire en sorte que la charge polluante arrivant à la station de Lépanges-sur-Vologne soit assez importante pour pouvoir réceptionner l’ouvrage et ainsi faire la demande du solde des subventions.
Sur le plan administratif, a été adopté un règlement d’assainissement. Des réflexions sont en cours sur la mise en place de contrôles d’installation et l’application de pénalités financières en cas de non-conformité de raccordements. De même, le traitement des eaux pluviales fait l’objet d’une étude car bien souvent une seule conduite assure la collecte des eaux usées et eaux pluviales alors que la compétence n’est pas dévolue aux mêmes collectivités. Des compensations financières pourraient être mises en place.
Enfin, la CC, au vu de la prise de compétence eau au 1er janvier 2026, a acté le fait de lancer une étude diagnostic pour aboutir à plusieurs scénarii permettant la mise en place d’une gestion la plus efficace possible afin de pouvoir assurer un service de qualité aux habitants et ce dès le 1er janvier. En effet, en toute responsabilité, il ne fallait pas attendre l’échéance pour y penser. Pour ce faire, l’agence technique départementale a été choisie. Je vous informe que dans quelques jours, vous allez être destinataire d’un courrier qui vous demandera de prendre contact avec leur service pour réaliser une visite de terrain. Je vous demande bien entendu pour l’intérêt de tous de leur faciliter le travail.
Dernier point à évoquer : les services rendus à la population.
La CC a à cœur de proposer des services de qualité à ces habitants, tout en maîtrisant les coûts tant que ce peu et en ayant le souci du respect de la législation en vigueur.
La forte hausse des tarifs des fluides a posé question quant au maintien ou pas de l’ouverture de la piscine. Or, ouverte depuis 2020, tout d’abord partiellement pour cause de Covid, puis à temps plein depuis 2023, les pistes de réduction des coûts étaient faibles (isolation performante et optimisation des équipements dus à la rénovation) et mettre au chômage le personnel n’était pas possible. C’est pourquoi, il a été décidé de continuer à accueillir les scolaires et le public. Il s’avère que l’installation a vu sa fréquentation augmentée de mois en mois avec un public qui est très satisfait. Bien entendu, un tel équipement n’est jamais rentable, mais son fonctionnement contribue à fidéliser sa clientèle et à proposer une prestation qui a bonne presse.
D’ailleurs, en décembre, le club Les toujours jeunes de Bruyères ont organisé le Téléthon pour la seconde fois. Le nombre de km parcourus a été battu. Je les en remercie sincèrement.
De même, une augmentation impressionnante des usagers a été enregistrée à France Services avec 5530 en 2022 contre 8600 en 2023. Ayant également une antenne à Docelles, ce service est indispensable et est désormais connu et reconnu. Avec un nombre moyen d’usagers accueillis par jour de 35,3, une question va certainement se poser : faut-il augmenter le nombre d’heures d’ouverture et par la même embaucher de nouveaux agents ? J’en profite pour remercier le CD pour la prise en charge de 80 % de la masse salariale.
Il s’avère que le recrutement d’un deuxième conseiller numérique répond à un besoin croissant car la fracture numérique est flagrante. Les démarches en ligne sont souvent difficiles à accomplir, comme la déclaration des biens immobiliers. Pour cette année, des permanences sur rendez-vous vont s’ouvrir dans certaines communes volontaires, afin de venir au plus près des demandeurs.
Concernant la localisation du FS, suite au contentieux, la CC a décidé d’acquérir le local de l’ancien pressing face à la place Stanislas. Devenue propriétaire depuis novembre, les travaux de réhabilitation vont bon train. L’isolation des plafonds et le passage des câbles électriques sont en passe d’être achevés. Le local devrait être prêt pour le 1er avril – j’espère que cela ne sera pas un poisson ! Les agents et usagers auront ainsi de bonnes conditions de travail et d’accueil, en attendant d’intégrer en 2027 la maison mutualisée, rue du Cameroun, propriété du Département.
Enfin, la CC est toujours présente en termes de culture, avec l’école des arts vivants qui dispense sur plusieurs communes des cours de musique et de danse. La qualité de l’enseignement prodigué est récompensée par l’obtention par les élèves de quelques distinctions. Le spectacle de fin d’année en juin dernier, qui a eu lieu ici même, a été un véritable succès et le public a été enthousiaste et a reconnu le travail des élèves et des enseignants.
Des interventions en milieu scolaire ont lieu dans plusieurs écoles à l’initiative de certains professeurs qui les intègre à leur projet pédagogique. Cet éveil des enfants dès le plus jeune âge est quelque chose d’important, véritable volonté politique à laquelle je tiens. Idem pour le relai petite enfance qui propose des ateliers ludiques et basés sur l’éveil à la lecture ou aux sens avec l’équipement Snoezelen pour lequel un projet itinérant va vous être proposé.
Pour finir, vous avez pu constater par mes propos que les actions de la CC sont nombreuses.
Pour pouvoir les mettre en œuvre, je remercie sincèrement les agents de la CC pour leur contribution et leur travail ainsi que Mme Bayle, DGS de la structure, qui, entre autres, assure le lien entre la collectivité et les élus. Quelle que soit sa compétence, chacun d’entre vous, par son professionnalisme, fait en sorte que les dossiers puissent prendre forme et se concrétisent avec une qualité indéniable. Vous avez le sens du service public.
Je tiens à remercier également tous les partenaires institutionnels et autres, aussi bien pour leur soutien administratif et techniques que pour leur soutien financier. C’est agréable de se sentir écouter et appuyer, surtout lorsque le sujet est complexe et sensible.
Enfin, je remercie tous les élus qui font confiance aux vice-présidents et moi-même et nous permettent ainsi d’avancer, même si la situation est encore fragile et à consolider. Je réaffirme ma volonté de travailler au service du territoire en vous y associant. Nous sommes une communauté de communes et à ce titre chaque commune est importante. Nous devons, ensemble, avoir l’ambition pour notre territoire, en prenant en compte les moyens dont nous disposons. Ainsi nous améliorerons le cadre de vie et impulserons un dynamisme économique, social et culturel pour que chaque habitant puisse s’y sentir bien !
Je vous présente tout mes meilleurs vœux pour cette nouvelle 2024 et qu’elle puisse vous apporter tout ce dont vous désirez, pour vous et votre famille.